Suivez les parutions presses du collège de praticiens de reconstruction posturale.
Carlos Carpintero-Rubio, Myriam Kannengiesser, Carolina Galvañ-Serrano, Jérôme Ehret, Michel Gedda, Carlos Carpintero-Rubio, Barbara Torres-Chica, Javier Moreno-Alcántara, Pablo Vera-Saura, Damien Pecout, Emmanuel Triby, Stéphane Graf, Remi Remondière
Elsevier Masson SAS - Vol 22 - N° 241
"L'ajustement tonico-dialectique de la Reconstruction posturale"
Kinésithérapie, la revue Vol 22 - N° 241 - janvier 2022 P. 1-56 © Elsevier Masson SAS
·L’ajustement tonico-dialectique de la Reconstruction posturale
The tonico-dialectical adjustment of Postural Reconstruction
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Michel Gedda
From the Mézières method to postural reconstruction: A historical vision
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Carlos Carpintero-Rubio, Myriam Kannengiesser, Carolina Galvañ-Serrano, Jérôme EhretDe la méthode Mézières à la Reconstruction posturale : une vision historique - 02/01/22 -
Françoise Mézières peut être considérée comme l’une des figures marquantes de l’histoire de la physiothérapie. Le modèle théorico-technique qu’elle a élaboré dans les années 1950 reste encore vivant aujourd’hui, avec de nombreuses réinterprétations au fil des ans motivées par les progrès de la science et la capacité de recherche croissante des kinésithérapeutes. La Reconstruction posturale (RP), promue par Michaël Nisand, proche collaborateur de l’auteur durant sa dernière période d’enseignement, constitue une de ces réinterprétations.
Dans les années 1990, Nisand formalise sa propre compréhension de la méthode Mézières en proposant, entre autres éléments, une manière différente d’interpréter l’origine des déformations corporelles et une autre vision des réponses neuromusculaires déclenchées par les manœuvres thérapeutiques de Mézières. Le grand tournant entre Mézières et Nisand a été le passage du paradigme mécanique, où les muscles raccourcis constituent l’élément principal, à un paradigme neuromusculaire où les déséquilibres du tonus musculaire constitueraient l’élément déclencheur des dysmorphies et donc, le facteur étiologique clé.
Postural reconstruction, an inductive therapeutic exercise modality
Page :10-15
Carlos Carpintero-Rubio, Barbara Torres-Chica, Javier Moreno-Alcántara, Pablo Vera-Saura, Carolina Galvañ-Serrano
L’analyse des procédés techniques utilisés en reconstruction posturale permet de reconnaître une modalité d’exercice thérapeutique de faible charge axé sur le contrôle moteur. D’une part, les principales manœuvres sont basées sur le maintien actif et prolongé de positions spécifiques. D’autre part, ces techniques induisent une activité neuromusculaire involontaire et prolongée dans d’autres zones corporelles. Grâce à ces éléments, la reconstruction posturale est une approche thérapeutique susceptible d’avoir un impact positif sur certains troubles mécaniques et neuromusculaires associés à des régions symptomatiques, ainsi que sur la douleur.Page :16-23
Carolina Galvañ-Serrano, Damien Pecout, Jérôme Ehret
La reconstruction posturale (RP) est une approche kinésithérapique qui respecte les fondements du modèle bio-psycho-social : il s’agit de traiter une personne et pas uniquement un symptôme. Conformément à l’article L4321-1 du Code de santé publique, qui définit la masso-kinésithérapie, la RP vise à soulager les algies et améliorer les troubles musculo-squelettiques. À cette fin, le kinésithérapeute praticien de RP, élabore une stratégie thérapeutique adaptée, sur la base d’une évaluation statique et dynamique spécifique du patient complétant les données de l’anamnèse. La RP est une forme particulière d’exercice thérapeutique qui utilise le phénomène de motor overflow. Cela autorise le praticien à exploiter des manifestations neuro-musculaires locales et/ou éloignées, provoquées par la réalisation d’une manœuvre de traitement. L’application de la pratique factuelle permet aux kinésithérapeutes de développer une approche critique et objective des soins réalisés. Cela est favorable à l’efficience et à l’évolution des pratiques de la RP.How is performed a physiotherapy session for postural reconstruction?
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Jérôme Ehret, Emmanuel Triby
Introduction |
La bonne compréhension de l’activité réelle des praticiens est favorable à l’accompagnement du processus de développement professionnel par les futurs dispositifs de formation dédiés aux kinésithérapeutes.
Méthode |
L’intervention réalisée consistait à observer et analyser des kinésithérapeutes pratiquant la reconstruction posturale en situation d’exercice.
Résultats |
L’activité de 7 kinésithérapeutes a été étudiée. Les séances de reconstruction posturale observées sont individuelles de longue durée, et ne nécessitent aucun matériel particulier. Les praticiens observés réalisent une forme particulière d’exercice thérapeutique utilisant des techniques actives et/ou passives, localement ou à distance des zones corporelles cibles, dans le but d’améliorer la fonction neuromusculaire et les algies du patient. Le phénomène de motor-overflow semble utilisé dans un but thérapeutique.
Discussion |
Les indications des techniques et le raisonnement clinique suivi par ces praticiens restent à préciser. Les gestes et activités observées sont conformes à ceux prescrits aux kinésithérapeutes. Les pratiques observées confirment que la reconstruction posturale constitue une expertise clinique de la kinésithérapie avec des savoirs et de savoir-faire qui ne sont pas enseignés en formation initiale.
Does postural reconstruction meet a professional development need?
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Jérôme Ehret, Emmanuel Triby
Cette étude explore les raisons socio-professionnelles et individuelles motivant des kinésithérapeutes à s’engager dans une voie particulière. Elle a été menée auprès de 8 kinésithérapeutes praticiens de reconstruction posturale. Les résultats obtenus par les entretiens semi-dirigés conduits indiquent qu’un besoin de valorisation professionnelle et de développement de compétences expliquent cette orientation. Cela témoignerait d’un besoin de formations complémentaires auquel ne répond pas aujourd’hui la formation initiale. La reconstruction posturale constitue une expertise clinique de la kinésithérapie qui apporte une revalorisation de l’acte et le développement de compétences spécifiques à ces praticiens. Les transformations liées à l’universitarisation de la kinésithérapie sont favorables à l’acquisition de pratiques singulières, telle la reconstruction posturale, par la profession. C’est l’opportunité de développer de véritables voies de spécialisation clinique pour les kinésithérapeutes. Les sciences de l’éducation peuvent accompagner ce processus et construire de futurs curriculums qui visent l’équilibre entre savoir expérientiel et académique.
Use of the hypnotic state, induced by specific breathing in postural reconstruction
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Stéphane Graf
La respiration spécifique utilisée en reconstruction posturale constitue une focalisation qui induit un état de conscience modifié, caractéristique de l’état hypnotique. Identifier cet état permet de l’exploiter en utilisant des suggestions appropriées. Ainsi : l’alliance thérapeutique est renforcée grâce aux techniques de communication thérapeutique ; l’état hypnotique permet de contourner les résistances et les difficultés habituellement rencontrées, lors de l’implémentation de la manœuvre inductrice de reconstruction posturale ; le patient est au cœur du processus de soins : il s’approprie le critère de validité et le critère d’arrêt de la manœuvre en les ratifiant par des signaux idéo-moteurs ; le patient gagne en autonomie par l’intégration et la mémorisation de la séance. L’état hypnotique induit par la respiration spécifique devrait donc être utilisé en pratique courante pour potentialiser les effets de la séance et du traitement de reconstruction posturale.Page :47-48
Why the notion of “assessment-diagnosis” is a semantic absurdity
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Michel Gedda
Edouard Gisselbrecht, one of the first unionists and founders of physiotherapy in France
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Remi Remondière
Carlos Carpintero-Rubio and al
Revista Latino-Americana de Enfermagem
Objective : to describe the perception of musculoskeletal pain in the population and how the state of confinement (adopted as a measure to control contagion by COVID-19) has interfered with it, as well as identifying the sociodemographic, occupational, physical, and psychosocial factors involved.
Method : an observational, cross-sectional and analytical study, with simple random probabilistic sampling, aimed at residents in Spain over 18 years old during the confinement period. An ad hoc survey was conducted, consisting in 59 items.
Results : a total of 3,247 surveys were answered. Persistent musculoskeletal pain or significant episodes thereof increased 22.2% during confinement. The main location was the spine (49.5%). The related factors were decreased physical activity, increased seated position, and use of electronic devices. The psychological impact of confinement was also related to the perception of musculoskeletal pain.
Conclusion : the state of confinement causes an increase in the perception of musculoskeletal pain. The identification of a particularly sensitive population profile, as well as that of the related factors, allows establishing multidisciplinary approaches in health promotion.
Ehret
Kinésithérapie la Revue
Les céphalées comptent parmi les affections du système nerveux les plus répandues [1,2] : 47 % de la population adulte a eu au moins une fois une céphalée au cours de l'année écoulée [1]. C'est un problème mondial de santé publique touchant toutes les populations, quels que soient l'âge, l'ethnie, le niveau des revenus et la zone géographique [1]. Pour la personne, les maux de tête sont un fardeau : douleurs, incapacités [1], altération de la qualité de vie [3].
Pour la société, le coût financier est significatif : la migraine à elle seule est responsable de la perte de 25 millions de journées de travail ou de scolarité par an au Royaume-Uni [1]. Au niveau Européen, la migraine représente un coût de 27 milliards d'euros par an [3].
En dépit de ces constats, une minorité de personnes céphalalgiques bénéficient de soins efficaces et d'un diagnostic adapté [1,3]. Le manque de connaissance des professionnels de santé constitue le principal obstacle clinique [1,3].
L'étiologie des céphalées étant souvent mal identifiée [3], la classification de l'International Headache Society (IHS) est réalisée en fonction du tableau clinique [4]. Les céphalées primaires regroupent principalement la migraine, les céphalées de tension, les algies vasculaires de la face [4]. Les céphalées dites secondaires regroupent une longue liste d'entités attribuées à des troubles sousjacents [3] (p. ex. les céphalées d'origine cervicale). La névralgie occipitale (NO) (Tableau I) se retrouve dans une troisième section de la classification de l'IHS dite « neuropathies crâniennes douloureuses et autres douleurs faciales » sous le code 13.4 [4].
La taxinomie des céphalées est complexe et en évolution permanente [4]. Le diagnostic de certaines céphalées est problématique : la nosologie de la NO par exemple, est commune avec d'autres céphalées [5]. Cela explique la fréquente assimilation des NO avec les céphalées d'origine cervicale (code 11.2.1) par certains auteurs [5] et l'absence d'études épidémiologiques documentant l'incidence et la prévalence de la NO.
La NO, plus connue sous l'appellation névralgie d'Arnold, est décrite comme une douleur récurrente avec des épisodes paroxystiques suivant la distribution des nerfs grand occipital (NGO) et petit occipital (NPO) ou du troisième nerf occipital (TNO), souvent accompagnée d'hypoesthésie ou dysesthésie de la région concernée. La NO est une neuropathie périphérique [4] unilatérale dans 85 % des cas [6]. Seule, la réalisation d'un bloc anesthésique local du NGO, du NPO et/ou TNO confirme le diagnostic [4]. Le NGO est en cause dans 90 % des cas, le NPO dans 10 %, le TNO est indiqué de manière exceptionnelle [6–9].
Le NGO est constitué par la branche posté- rieure de C2. Les structures habituellement incriminées sur le plan physiopathologique sont vasculaires, neurologiques, musculotendineuses ou ostéogéniques [10]. Cependant, il n'existe aucun consensus sur ce sujet [11–13]. La cause peut être claire comme l'infection par l'herpès zoster mais, dans certains cas, il peut n'y avoir aucune raison apparente à la NO [6]. Pour ces cas, une origine neurologique, évoquée pour la migraine et les céphalées de tension [14], peut se retenir. Il s'agirait d'un« syndrome de sensibilité centrale » se traduisant par une hyperexcitabilité centrale [14]. Ce syndrome serait commun à de nombreuses autres affections (lombalgies chroniques, épicondylalgie, fibromyalgie. . .) [15].
En l'absence de gold standard thérapeutique, un traitement pharmacologique est habituellement proposé sous la forme d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, myorelaxants, antidépresseurs tri-cycliques [16], antiépileptiques et opioïdes [10,17]. Dans les propositions de traitements non pharmacologiques, on retrouve l'acupuncture [10,18], mais aucune étude ne confirme leur efficacité pour le traitement spécifique de la NO.
Concernant la kinésithérapie, il n'y a pas d'étude spécifique des NO validant l'efficacité d'un traitement. Les recommandations de la Scottish Intercollegiate Guidelines Network [18] préconisent l'utilisation de manipulations vertébrales pour le traitement spécifique des céphalées cervicogéniques. Des études cliniques randomisées documentent des effets positifs de la kinésithérapie sur les algies et la fonction pour des patients souffrant de NO. Cependant, aucune autre technique du champ de compétence de la kinésithérapie (exercice de renforcement musculaire, étirements. . .) n'est, à ce jour, suf- fisamment validée pour être recommandée dans le traitement des diverses céphalées [18].
Les options de traitement interventionnel sont multiples. Le bloc anesthésique local du nerf occipital, l'infiltration de corticoïdes ou l'injection de toxine botulique [19] n'améliorent la douleur qu'à court terme (1 à 4 semaines) [17]. Des effets à long terme (supérieurs à 6 mois) sont rapportés après stimulation électrique du nerf occipital par implantation d'une sonde sous-cutanée [19] ou après diverses options chirurgicales [20,21]. L'application d'un traitement moins invasif comme la stimulation électrique du NGO par radiofré- quence pulsée est préférée : les risques de complications et les coûts de l'intervention sont moindres que pour la chirurgie [10,17]. Des effets significatifs sur la douleur à plus de six mois [17] sont rapportés.
L'objectif de l'article est de présenter une modalité de kinésithérapie inductive, la Reconstruction Posturale (RP), atypique pour le traitement de la NO. Cette approche cible la plasticité cérébrale [22]. La RP s'inscrit dans un paradigme neurogène original : il est postulé que des dérèglements du tonus musculaire des muscles de la région céphalique (tête et cou) sont responsables de la pathogenèse des NO n'ayant pas de cause clairement identifiable [23]. Leur traitement passe donc par la normalisation du tonus musculaire des muscles de la région céphalique [24]. Pour cela, un outil thérapeutique adapté est nécessaire, capable d'atteindre les centres sous corticaux responsables du tonus postural. Cet outil spécifique est appelé induction normalisatrice [23].
Des résultats de 2 patients souffrant de NO (1 femme, 1 homme) traités par des techniques issues de la RP sont exposés ici afin de documenter cette approche. Les différences de pratiques entre deux kinésithérapeutes sont également décrites. L'analyse des dissimilitudes observées est de nature à définir les paramètres de prise en charge à étalonner. C'est un préalable nécessaire pour favoriser une pratique kinésithérapique basée sur la preuve.
Nisand M
Mains Libres
Les déformations acquises idiopathiques du rachis et des membres sont susceptibles, du fait des algies et des dysfonctions qu’elles générèrent, d’impacter irrémédiablement la qualité de vie. S’attacher à les réduire constitue une démarche préventive essentielle. En dépit de la richesse et de la variété des techniques, la physiothérapie est absente des recomman- dations. Pour tenter de la réhabiliter dans ce qui fonde pour- tant son domaine d’excellence, il faut revoir le processus sur lequel s’adosse le choix des techniques. L’étude minutieuse de la morphologie externe, qui converge avec l’imagerie, constitue la brique de base de la démarche thérapeutique. Elle conduit à inférer une hypothèse pathogénique d’ordre neuro- logique qui incrimine des désordres du tonus comme facteur causal. Elle ouvre la voie à une prise en charge conservatrice d’une physiothérapie dite inductive.
M. Nisand, C. Callens, V. Noblet, N. Gaudreault, P. Vautravers, M.-E. Isner-Horobeti, I.J. Namer
Médecine Nucléaire
La reconstruction posturale est une physiothérapie qui a été développée au cours des deux dernières décennies. Ses objectifs sont la résolution des algies, la réaxation des segments, la normalisation de la posture, l’amélioration de la mobilité et de la fonction. Le but de cette étude était d’étayer le mode d’action neuromusculaire de la reconstruction posturale en mettant en évidence des modifications pré- vs post-intervention dans les patterns d’activation cérébraux lors d’une dorsiflexion de la cheville. Il s’agit d’une étude prospective, monocentrique, randomisée contrôlée en deux groupes parallèles de sujets sains, 8 hommes et 8 femmes, (extrêmes : 20 – 23 ans) : un groupe expérimental de reconstruction posturale (n = 8) et un groupe témoin de stretching (n = 8). Dix sessions à un rythme hebdomadaire et 5 techniques pour chaque groupe. L’activation cérébrale a été mesurée par tomographie d’émission monophotonique. Il a été administré à chaque sujet 2
En dépit de la diversité des approches thérapeutiques, la prévalence de la lombalgie chronique reste élevée. Cet article expose le traitement et les résultats de 5 patients lombalgiques chroniques traités par le même outil thérapeutique, l'induction normalisatrice, principe actif d'une méthodologie kinésithérapique non dominante, la reconstruction posturale®. Le para- digme de cette kinésithérapie inductive converge avec la recherche actuelle par son hypothèse pathogénique neurogène.
Niveau de preuve. – V.
Christiane DESTIEUX
Mains Libres n° 1 . 2014 p. 29-37
Ce deuxième volet du «Plaidoyer pour une physiothérapie limbique » illustre l’implémentation du paradigme neurogène propre à la méthode de reconstruction posturale à travers la prise en charge d’un adolescent de 16 ans porteur de deux déformations acquises : scoliose idiopathique et genu varum.
À (T0) (avant le début de l’intervention), les angles de Cobb des courbures scoliotiques, thoracique sinistroconvexe et lombaire dextroconvexe, sont respectivement de 13° et 18°.
Le genu varum est bilatéral à prédominance gauche. L’écart intercondylien est de 7 cm.
L’outil spécifique à la méthode de reconstruction posturale est l’induction normalisatrice. Cet outil, qui repose sur un processus de facilitation par irradiations neuromusculaires, est ici particulièrement adapté du fait du caractère multifocal du trouble postural.
Les effets de l'intervention sont évalués après 26 mois de traitement (T1) par la mesure de l'intensité des algies, de l'écart intercondylien, de la gibbosité lombaire et des angles de Cobb.
La résolution des gonalgies a été rapide, complète et durable. L’écart intercondylien est réduit de 4 cm, la gibbosité lombaire de 2°, les angles de Cobb thoracique et lombaire, respectivement de 8° et 7°. La correction du genu varum est pérenne trois ans après la fin de l’inter- vention (période de suivi).
M. NISAND
Mains Libres n° 8 . 2013 p. 301-310
L’introduction de l’Evidence Based Pratice oblige sans cesse à remettre en question les fondements de la physiothérapie. Soigner ne suffit plus, il faut apporter les preuves de l’effica- cité des interventions thérapeutiques. Cette efficacité est en grande partie dépendante de l’hypothèse pathogénique de départ. C’est d’elle que découle le principe thérapeu- tique, lequel exige un outil adapté.
Du fait du grand nombre et de la grande diversité des méthodes et des techniques destinées à traiter les troubles de la statique, la taxinomie des hypothèses existantes s’impose.
Dans cet article, trois grands paradigmes sont abordés. Leurs hypothèses pathogéniques, principes et outils sont exposés et illustrés à travers une pathologie, le spondylolisthésis. Leurs forces et faiblesses sont ensuite analysées. La com- plémentarité du paradigme émergeant de la reconstruction posturale, que l’on peut qualifier de neurogène, est ici évo- quée par rapport à deux caciques de la physiothérapie: les paradigmes gravitaire et structurel.
DESTIEUX C. , GAUDREAULT N. , ISNER-HOROBETI M.E. , VAUTRAVERS P.
Objective. – To document the effect of Postural Reconstruction1 physiotherapy on two postural disorders commonly observed in adolescents: genu varum and idiopathic scoliosis.
Patient and methods. – A case report on a 16-year-old boy suffering from knee pain and presenting with bilateral genu varum and mild scoliosis. At the initial evaluation (T0), the intercondylar space was 7 cm and the Cobb angles for the right lumbar curve and left thoracic curve were 188 and 138, respectively. The boy was treated with Postural Reconstruction1, a neuromuscular physiotherapy intervention using facilitation/inhibition techniques. The outcomes used to quantify the effect of 6 months (T1), 12 months (T2) and 26 months (T3) of treatment were pain levels, the intercondylar space, the lumbar gibbosity and the lumbar and thoracic Cobb angles.
Results. – The knee pain disappeared rapidly. At T3, the intercondylar space had decreased by 4 cm, the lumbar gibbosity angle had decreased by 28 and the lumbar and thoracic Cobb angles had decreased by 88 and 78, respectively.
Conclusion. – This non-invasive physiotherapy intervention appears to have considerable promise for the long-term correction of postural disorders.
2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Keywords: Neuromuscular facilitation; Hyperlaxity; Motor irradiation; Physiotherapy; Recurvatum
Résumé
Objectif. – Documenter les effets d’une intervention physiothérapique sur deux troubles posturaux fréquemment observés chez les adolescents : genu varum et scoliose idiopathique.
Patient et méthode. – Ce rapport présente le cas d’un adolescent de 16 ans qui présente lors de l’évaluation initiale des gonalgies, un genu varum bilatéral asymétrique avec un écart intercondylien de 7 cm, une scoliose idiopathique lombaire droite de 188 d’angle de Cobb et thoracique gauche de 138. Le patient est traité par la méthode physiothérapique de reconstruction posturale1. Cette méthode, sélectionnée en raison du caractére multifocal du trouble postural, repose sur un processus de facilitation neuromusculaire. Les critéres de jugement ayant servi à quantifier les effets de l’intervention à six mois (T1), 12 mois (T2) et 26 mois (T3) après le début de l’intervention sont : la mesure de l’intensité des algies, de l’écart intercondylien, de la gibbosité lombaire et des angles de Cobb.
Olivier ENGEL, Michaël NISAND, Christian CALLENS
Kinesither Rev
Publier des résultats sur une série de patients est un moyen d’être plus objectif pour montrer l’intérêt d’un traitement. En ce qui concerne le traitement de la scoliose idiopathique, cela permet d’annoncer ses résultats et de les comparer à ceux de ses pairs.